Actualités Les clés de la réussite d’une démarche de vigilance partagée :

Edité le : 15/04/2024

La préservation de la santé et de la sécurité des salariés constitue la responsabilité majeure de l’entreprise inscrite dans le code du travail (article L-412-1). Cette obligation concerne également les salariés qui sont tenus de veiller à leur sécurité ainsi qu’à celle de leurs collègues. 
Dans ce contexte nombre d’entreprises s’interrogent sur la manière de faire vivre leur démarche de prévention des risques ? Comment impliquer l’ensemble des collaborateurs ? Comment capitaliser sur les vertus d’une démarche de prévention des risques réussie ?

La mise en place d’une vigilance partagée constitue une excellente étape ! Démarche de prévention des risques simple à mettre en place, très souvent efficace elle peut se résumer par l’observation et l’analyse de l’environnement professionnel. Le TOP (temps d’observation préalable) préconisé par nombre d’entreprises constitue souvent une déclinaison la plus connue de la démarche de vigilance partagée.
Intégrer la vigilance partagée dans sa culture d’entreprise se traduit rapidement par une baisse sensible des accidents et des maladies professionnelles.
Cette démarche consiste à faire en sorte que chaque collaborateur soit responsabilisé et devienne acteur de la sécurité des autres. Outre que la réciprocité qu’implique cette démarche crée et renforce les liens entre l’ensemble des salariés (personne n’est à l’abri d’un accident) elle les amène à s’imprégner de l’analyse des risques réalisée par l’entreprise (formalisée dans le document unique) et à en partager les enjeux. Elle contribue ainsi largement à la performance de la démarche sécurité engagée. Le caractère collectif lui donne une force considérable !
Réussir la mise en place de la vigilance partagée nécessite un changement de culture ! Chaque collaborateur doit désormais adopter le réflexe de se demander ce qu’il adviendrait s’il n’intervenait pas lorsqu’il observe une situation à risque.
Les principaux freins au bon fonctionnement d’une démarche de vigilance partagée tiennent à :
•    L’ancienneté : l’habitude est une ennemie dont il faut apprendre à se méfier en matière de prévention des risques
•    La volonté de bien faire qui peut inciter à aller au-delà de ses compétences, de ses capacités ou de ses habilitations dans un souci de performance bien souvent
•    Le respect de la hiérarchie : formuler une remarque à son manager peut ne pas s’avérer naturel
•    La retenue : comment adresser une remarque à un collègue. Comment sera-t-elle perçue ?
•    Un manque d’homogénéité dans l’équipe : la confiance n’est pas spontanée mais doit être construite
Il faut souvent du courage et de la lucidité pour appliquer une démarche de vigilance partagée !


Les clés de la réussite d’une démarche de vigilance partagée :
Une démarche de vigilance partagée repose d’abord sur l’implication du management et la formation des collaborateurs.
La confiance constitue l’ingrédient de base d’une démarche de vigilance partagée réussie. À ce titre le management doit se montrer exemplaire et à l’écoute des besoins et des propositions des collaborateurs
Les collaborateurs doivent être convaincus que leur(s) proposition(s) seront entendues et que leurs interventions seront prises en compte. Une démarche de vigilance partagée réussie améliore sensiblement le bon fonctionnement à tous les niveaux de l’entreprise. Chaque salarié doit se sentir concerné.
Pour être comprise et adoptée par tous la démarche de vigilance partagée doit reposer sur une évaluation précise et complète de tous les risques de toutes les activités présentes dans l’entreprise, l’établissement ou même l’atelier. Il convient de n’en exclure aucun (RPS, pénibilité, harcèlement, etc.) Les consignes de sécurité, les procédures, les équipements de protection collectifs et/ou individuels nécessaires doivent être formalisés et partagés par tous. Le DUERP reste bien souvent le premier outil à utiliser.
Pour être pérenne la démarche de vigilance partagée doit être formalisée (affichage dans des lieux stratégiques, causerie, ¼ d’heure sécurité, etc.) et rappelée régulièrement (à l’occasion de Safety day/week par exemple).
Pour être efficace elle doit être structurée. Par exemple :
•    brief/débrief quotidiens, hebdomadaires, mensuels
•    organisation d’événements/animations (1/4 heure sécurité, Safety day/week, incentives, valorisation des réussites, team building, etc.) 
•    favoriser et valoriser les feed-back
•    … 
Des mesures (audits) doivent régulièrement être faites et partagés avec l’ensemble des acteurs concernés. Ces contrôles doivent être faits sous la responsabilité de l’employeur et peuvent également être partagés : réalité du contrôle déléguée aux collaborateurs eux-mêmes sous l’autorité de l’employeur.
La démarche doit nécessairement associer tous les salariés dans le suivi régulier des conditions de travail (utilisation des EPI, respect des consignes de sécurité, etc.). Elle favorise le dialogue social. Le CSE, lorsqu’il y en a un, constitue un interlocuteur (à) privilégié(r).
La démarche de vigilance partagée devient une réussite lorsqu’elle cesse d’être une obligation et qu’elle devient un réflexe … 

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